Friday, November 28, 2014

Grad Studies

Suite de l'article sur les undergrad studies. 

Une fois que vous avez fini la période College, il est fréquent de prendre 1 ou 2 ans, voire davantage de pause pour travailler et se faire une expérience professionnelle, et d'en profiter pour commencer à rembrouser un peu les emprunts. Et vient le jour où on a envie de faire plus d'argent, alors on candidate à la "graduate school" pour un Master et éventuellement continuer sur un PhD.

La grad school c'est là que je suis. Pour la plupart des américains c'est la folie en terme de travail! Faut reconnaître qu'il y a quand même beaucoup de devoirs maisons, mais vu qu'il n'y a que 12h de cours par semaine, on s'en sort bien.

Le master dure 1 ou 2 ans selon les institutions. A Berkeley c'est 1 an, à Stanford c'est plutôt 1.5 ans mais ça peut se faire en 1 an. Au MIT c'est toujours 2 ans parce qu'ils mettent l'accent sur la recherche ce qui limite le nombre de cours. Globalement dans tous les cas pour financer ses études c'est intéressant et formateur de faire de la recherche, ou d'être chargé de TD. Du côté université, ça leur fait de la main d'oeuvre efficace et relativement peu chère. C'est donc surtout là que réside la puissance de recherche des universités américains à mon avis, outre les moyens financiers, c'est la capacité à intégrer les étudiants sur des projets. Même les undergrad peuvent trouver des petits jobs qui consistent à remplir des tableaux Excel avec des données, qui seront ensuite exploitées par un grad student, encadré lui-même par un post-doc qui finalement rendra des comptes au professeur rock-star. Cela fait que les profs connus sont à la tête de groupes qui oscillent entre 20 et 60 personnes! Du coup faut pas trop espérer de la proximité et de l'encadrement. C'est entre autres pour cela qu'un PhD (ou doctorat) dure 5 ans: on vous fait prendre des cours, donner des cours, et puis vous n'êtes pas forcément payés à longueur d'année selon la bourse que vous avez. Donc le travail avance parfois lentement.

Sur le plan des cours, on nous avait prévenu, c'est différent. Ici, on est libre et encouragé d'interrompre le prof n'importe quand sans en avoir demandé la permission. On est sur le mode de la "discussion", c'est-à-dire qu'on simule l'idée qu'on serait en train de réfléchir ensemble à construire la réflexion (même si en pratique le prof présente son truc). C'est un peu exaspérant parfois car à la moindre difficulté, les élèves posent une question. On est davantage habitués à taire ce qu'on a pas compris et passer ensuite des heures sur son DM à remuer le truc pour comprendre tout seul. A mon humble avis, la première méthode est clairement plus inclusive pour les étudiants, mais elle ne pousse pas vraiment à la compréhension en profondeur. D'ailleurs, dans l'ensemble, ça ne dérange pas les étudiants ici de faire quelque chose sans avoir compris en profondeur. Place à l'efficacité. Toutefois, les questions posées sur les questions de modélisation sont souvent pertinentes et interrogent vraiment la légitimité du modèle proposé par le prof. Un certain sens critique donc, alors que nous bons taupins avons peut-être trop l'habitude de prendre les choses telles qu'elles.

Sur un autre sujet, le PhD est loin d'être aussi valorisé qu'on le croit ici. Et pour travailler chez Facebook, undergrad studies en Computer Science suffisent (on demande qu'à pisser du code). La seule chose à peu près vraie est que c'est un peu le filtre ultime, puisque faire un PhD dans une grande université signifie que vous avez été sélectionné en grad school et qu'ensuite vous avez passé les "prelims" qui sont des exams à réussir avant d'être pris en PhD. Bref, un gage "d'intelligence". De même qu'ils survalorisent et adulent Harvard, MIT ou Stanford comme on le fait sûrement pour nos grandes écoles, ça n'est pas que Franco-français. Faut être lucide, dans un pays où tout l'enseignement supérieur repose sur l'achat d'un diplôme à travers les frais de scolarité, il faut bien que le nom écrit sur le diplôme incarne une valeur psychologique à la hauteur des frais de scolarité mis en jeu (parfois depuis la maternelle pour être préparé). Au passage, contrairement à ce qu'on dit souvent, les gens ici connaissent l'X ou Centrale (bon, pas tellement les étudiants américains, mais bon... c'est des américains aussi). En tout cas les profs, ou les étudiants étrangers (indiens ou chinois par exemple) en ont souvent déjà entendu parler et nous disent monstrueux, en maths surtout.

Le mythe des starts-up aussi. Il y a quand même une majorité impressionnante des étudiants en master qui iront travailler dans le conseil à la sortie des études !

Bon, c'était un peu fouilli tout ça.

Saturday, November 22, 2014

Big Game ! #BeatStanfurd

Un bon moyen pour étudier dans une bonne université aux US si vous n'êtes pas futé, c'est d'être bon en sport. Et oui, on vous donnera une bourse pour venir fièrement porter les couleurs de la fac lors de matchs de football (américain, parce que le vrai foot c'est "soccer" ici), ou de basket, baseball, tennis etc... Enfin inutile de dire que le sport le plus populaire est de loin le football. Donc fallait bien aller voir à quoi ça ressemble, tous ces barbares qui portent des casques tellement c'est violent (enfin c'est ce qu'on en perçoit en France). Du coup, j'ai pris mes billets pour LE derby de l'année, le 117e "Big Game", Berkeley VS Stanford! Bon, on s'est fait éclater pour la 5e fois consécutive, et sur l'ensemble des matchs, Stanford est à 59% de victoires... ça commence à être statistiquemetn significatif.

Pour ceux qui ne verraient pas, Stanford est souvent classée 2e meilleure fac du monde, derrière Harvard, sauf que c'est au soleil, au coeur de la Silicon Valley (donc loin de San Francisco en fait, y'a rien à faire autour même si le campus est joli, mais c'est privé aussi donc faut sortir le chéquier).

Le stade peut accueillir 70 000 personnes, et c'était quasiment plein, rien que ça ! Par conséquent, la moitié des spectateurs sont en fait des non-étudiants (enfin on peut dire des "vieux" quoi) qui habitent dans le coin et qui viennent. Fanfare, publicité, pompoms, tout y était. 


Normalement on lit "BEARS"
Il est de bon ton de dire "Beat Stanford" (battez stanford), voire "Beat Stanfurd" (on se moque gentiment, parce que "furd" veut dire "très moche" ou quelque chose comme ça). Sinon "Go Bears!", etc.. On reste poli quand même. Rivalité bonne enfant, même si palpable (en pratique aucune différence avec les rivalités entre Grandes Ecoles chez nous...)

PomPoms de Berkeley

Fanfare de Berkeley (ou "Marching Band"). Là ils font un train: il y a deux roues à gauche qui tournaient, de la fumée en haut à droite, et le tout se déplaçait. Le Marching Band de Stanfurd était nul à ùù**


Maintenant, je vais me risquer à expliquer un peu les règles de base que j'ai apprises aujourd'hui. D'abord, le but est globalement de mettre la balle derrière la ligne, comme au rugby, et on parle de "touchdown". Ca vaut 6 points, et après ça, on peut gagner 1 point bonus en faisant je sais pas torp quoi, un peu comme au rugby quand on transforme sauf que ça n'a pas de rapport avec les pieds.

Avant d'en arriver là, c'est beaucoup de phases de jeu très courtes qui commencent avec les deux équipes face à face, une en attaque qui part avec la balle, l'autre en défesne sans la balle. La phase de jeu s'arrête dès qu'on est mis à terre par l'équipe adverse, donc faut pas trainer, puis on recommence de là où le mec est tombé. Ainsi, quand vous êtes attaquants, vous essayez de courir en faisant des feintes pour gagner quelques mètres avant de vous faire plaquer au sol, et vous repartez de là. Vous le faites autant de fois que vous voulez, tant que vous ne vous faites pas intercepter la balle dans une passe, et à condition d'avancer d'au moins 10 yards (9 mètres) en 3 coups (sinon on donne la balle à l'autre camp). 

Au moment d'engager, on se regarde dans les yeux les fesses en arrière. Le but étant d'engager de manière impromptue, en faisant une série de passes qui brouillera les pistes avant d'aller courir le plus loin possible.

C'est parti!
De temps en temps, on tente une passe très longue aux types qui courent sur les côtés vers l'avant pour gagner beaucoup de terrain d'un coup. Donc à la différence du rugby, passe vers l'avant autorisée, et au final ils jouent jamais au pied, donc le nom football est absurde mais bon... Enfin si, ils peuvent, comme au rugby, faire un drop pour 3 points (i.e. shooter entre les poteaux).

Après un "touchdown" l'équipe qui a marqué engage au pied et court en avant après la balle en gros (ici les blancs: Stanford).

Bref, ça joue vite, mais par phases de 20 secondes. Globalement ça m'a bien plu, à peu près autant que le rugby, l'avantage étant qu'il y a moins de fautes. Et ça ne m'a pas paru si violent... enfin par rapport à du rugby ça se vaut un peu franchement. Bon, je suis peut-être biaisé par l'ambiance qui aide à rentrer dans le délire...




Tuesday, November 18, 2014

Undergraduate studies

C'est partie pour une présentation du système d'enseignement supérieur ici aux Etats-Unis de l'Amérique. Après tout, quand on parle de classement ou autre, c'est toujours ces gens-là en tête, alors faudrait vérifier un peu sur le terrain ce que ça vaut vraiment. Ce post parlera des "Undergraduate Studies", puis le suivant des "Graduate" (où je suis). Et un 3e sûrement sera consacré aux méthodes de travail, d'enseignement, de recherche...


Undergraduate studies
  • Comprendre "avant-diplôme" (under/graduate). C'est la mythique période du "College". L'université est un peu coupée en deux entre les College pour undergrad' (nom qu'on donne aux étudiants du coup) et la "Grad School" (ça c'est pour les grand comme moi). C'est grosso-modo l'équivalent de la licence.
  • La plupart des étudiants quittent leur chez-soi pour la première fois et partent découvrir la vraie vie (au sens où ils vont rencontrer d'autres gens que ceux de leur pauvre banlieue plan-plan américaine). Ils ont en général autour de 18 ans, après avoir passé un genre de baccalauréat qui joue un rôle apparemment dans les dossiers d'admission (qui sont aussi composés pour une part importante de lettres de motivation et sûrement de recommandations, comme c'était le cas pour moi et pour tous les étudiants), mais c'est pas le pays des concours (rappelons que les classes prépas ont été importées par les jésuites de Chine où les fonctionnaires étaient recrutés sur concours il y a environ 400 ans déjà, et c'est toujours comme ça en France, et en Chine j'imagine).
  • Au bout de 4 ans (ou 4.5 ans), c'est la délivrance! On appelle les années "freshmen/sophomore (orthographe?)/junior/senior year". Il faut choisir une majeure pour la dernière année essentiellement, et donc obéir à des critères en ayant suivi certains cours etc, mais contrairement à ce qu'on peut parfois entendre, il y a possibilité de suivre des cours extrêmement divers. Globalement AUCUN stage obligatoire, mais les étudiants américains travaillent l'été ou font des stages parce qu'ils savent bien que ça leur apportera quelque chose. On ne peut pas dire qu'ils soient très formés à l'entreprise, mais j'ai l'impression que leurs études sont sur un format qui aide déjà, vu l'omniprésence de travaux en groupe etc.. Je reviendrai là-dessus. Les deux premières années sont des années d'euphorie (bon même si l'alcool c'est à 21 ans ici et qu'ils ne peuvent pas en boire), et les deux dernières beaucoup plus studieuses. C'est le temps des fraternités et sororités (regarder un film pour comprendre).
  • Finances. Quand on pense aux études aux US, on pense tout de suite au chéquier qu'il faut aligner. Et bien c'est VRAI! Bon, la différence c'est que l'Université de Californie (qui regroupe 20 établissements à peu près, dont plusieurs sont très réputés et celui de Berkeley qui est le plus prestigieux #modestie) est financée en grande partie par l'Etat de Californie. Cela implique que les études sont moins chères pour les californiens (environ 16 000 $/an) par rapport à tout autre étudiant américian ou étranger (32 000 donc). Et sur le sujet, les "undergrad" sont, comme le disait le Président de l'X, la "vache à lait" de l'enseignement aux Etats-Unis. Ces dernières années, face à la baisse des subventions étatiques et à la hausse de la concurrence internationale académique (comprendre "il faut attirer les chercheurs brillants"), les frais ont été augmenté de 5% par an en moyenne (quand cc'est pas 10). L'idée est en parallèle de compenser en proposant de plus en plus de bourses. Cela fati que l'université compte davantage d'étudiants défavorisés que jamais auparavant!!!! Mais ceux qui trinquent, ce sont les classes moyennes, juste trop riches pour avoir les bourses, et obligés de s'endetter pour longtemps (enfin quand on étudie à Berkeley on a plutôt un bel avenir a priori). Source: le documentaire "At Berkeley", il dure 4h donc c'est un peu long surtout qu'il y a plein de passages relativement inutiles. Cependant parallèlement, les américains sont très très très bons à lever des fonds auprès des anciens élèves (on dit "alumni") ou des entreprises. Mode qui se répand de plus en plus en France (faites un don ici: http://www.polytechnique.edu/fondation/ ) mais on n'a pas l'habitude parce que chez nous y'a déjà les impôts haha!

Manifestation aujourd'hui 18 Novembre 2014 contre l'augmentation possible des frais des scolarité pour l'année prochaine. Ce genre d'evenement a lieu tous les ans depuis quelques années. Toutefois il faut relativiser... On peut dénombrer 200 personnes maximum sur cette photo alors que l'université compte 25000 undergrad.


Tuesday, November 11, 2014

Miscellaneous

Un petit post avec plein de choses sans rapport les unes avec les autres! Juste histoire de montrer que je ne fais pas QUE travailler, même si c'est quand même pas les vacances...


D'abord, petite sortie dans un vrai restau à Burger à l'amériiicaiiine. Sur la côte Ouest (West coast sisi), c'est à "In N Out" qu'il faut absolument aller! Oui, ici le McDo c'est considéré comme de la sous-nourriture, donc on vous recommandera In N Out parce que pour le même prix on mange mieux! Et quand on dit on mange mieux, on veut dire que par exemple les pommes de terre pour les frites sont épeluchées et couper sur places!!!!! Bon en pratique, avec Pierre on n'a pas trouvé ça fameux. Le McDo français est même meilleur en fait.




Déco sans commentaire


Rien à voir...

Petite vue des bâtiments de mon labo de recherche

Vous en avez sans doute entendu parler, le 4 Novembre c'étaient les élections de mi-mandat américaines. En même temps, les américains votent aussi pour/contre toute une série de mesures qui portent des noms de lettres ou de nombres (mesure BB, mesure D, mesure...). Et l'événement n'est pas tant le passage des Républicains au Sénat, mais le fait que Beerkeley est la première ville des USA a avoir voté une mesure taxant les sodas! (la mesure D). Et inutile de préciser que la Californie c'est démocrate.

Bref, tout cela est l'occasion d'une campagne très active, surtout concernant les mesures. On peut croiser des gens à tous les coins de rue qui essaient de vous alpaguer ou des petits panonceaux dans les jardins des maisons (et oui, comme dans les films).

Ca me permet aussi de raconter qu'ici, les prix sont toujours donnés Hors Taxes, parce que les taxes dépendent de chaque ville et chaque Etat, et changent souvent... Autant dire que c'est toujours un peu la surprise quand on passe à la caisse!

Des panneaux dans la fac pour rappeler aux gens d'aller voter. NB: fait étrange, c'était un mardi, férié partout aux USA sauf en Californie. NB2: comme beaucoup de choses, c'est traduit en espagnol. On trouve aussi beaucoup le français sur les produits manufacturés, parce qu'ils sont exportés au Quebec j'imagine.

Encore rien à voir. On est allé à l'Opera avec Pierre voir la Tosca. Bon, ça m'a permis de découvrir la Tosca, mais la mise en scène était trop classico-classique pour être intéressante. Le bâtiment en lui-même fait assez carton-pâte haha, les pauvres Américains, ils aimeraient bien avoir Garnier chez eux..

Opera de San Francisco